Quand notre séjour de plus d’un mois à Xela touchait à sa fin, le lac était la prochaine destination sur notre liste.
Un dimanche, on se met en route.
Après avoir détourné les habituels pièges des personnes pas toujours aimables qui trainent aux terminaux de bus et qui tentent de nous intimider avec leurs phrases bien rodées, comme « Il n’y a pas de bus le dimanche » ou « Le prochain bus ne part que dans 5 heures », nous nous retrouvons, comme prévu, dans un premier „chicken bus ». Il nous en fallait deux autres bus, coincés avec nos sacs entre les familles guatemaltèques, et une traversée dans un bateau à la sécurité doutable. Enfin, on débarque (littéralement) à Santa Cruz la Laguna.

Dormir dans une ancienne école maya
Notre logement, non loin de l’embarcadère, en jette ! C’est un ancien pensionnat de filles de la communauté maya locale. Les pièces sont grandes, lumineuses et beaucoup d’éléments parlent du passé de cet endroit unique.
Les hôtes, un adorable couple anglo-guatémaltèque, a retapé le bâtiment durant d’innombrables heures et en a fait un lieu chaleureux et reposant. La vue du toit terrasse est fantastique, tous les matins on y prend notre petit déjeuner en laissant nos regards croiser d’un volcan à l’autre à travers l’immense lac.






Apprendre à tisser au coeur d’un village maya
A Xela, nous avions pu essayer la technique de tissage en « backstrap loom », qui est utilisée par les femmes Maya pour créer en plusieurs mois les tenues traditionnelles. Le „guïpil“, la blouse, est la partie la plus complexe de la tenue, du „traje tipico“.
Le motif, unique à chaque ville et chaque région, n’est pas simplement brodé sur un tissu, mais incorporé, noeud par noeud, lors du tissage. Un savoir-faire centenaire qui produit de véritables œuvres d’art que beaucoup de femmes indigènes portent au quotidien.
Une fois qu’on connais les secrets de ces tenues colorées, on ne s’étonne plus de voir leurs prix atteindre jusqu’à 3000 ou 4000 quetzales (350 – 450 €).

Ici à Santa Cruz la Laguna, une coopérative de femmes nous a permis d’apprendre les bases de cette technique.
Durant une après-midi, nous étions au coeur d’une maison typique et avons appris par deux sœurs toutes les étapes nécessaires à la création d’un petit foulard. Une des expériences les plus enrichissantes de notre voyage : dans la cour de cette maison simplissime, avec vue sur ce lac magnifique, nous avons non seulement appris la technique de tissage, mais aussi vécu des moments inoubliables dans l’intimité d’une famille indigène.



De Santa Cruz à Tzununa – en paddle
Quand on est proche de l’eau, nous ne pouvons rarement nous retenir de faire au moins une activité aquatique. Aussitôt arrivés, nous avons contacté Marshall de Sup Atitlan pour une balade en SUP dès le lendemain. Nous avions de la chance, la météo était assez clémente et la sortie était géniale. Nous n’étions que deux avec Marshall à sortir et avons passé des moments inoubliables à ramer sur un lac encore dormant, une eau plane, face aux volcans.



Verdict de 3 jours passés au Lago Atitlan ?
Nous avons adoré les vues sur les volcans, la grandeur du lac qui grandit constamment. Car sans aucune voie d’évacuation d’eau et avec des pluies de plus en plus fortes, le niveau de l’eau est monté de plusieurs mètres en quelques années, au point de submerger les terrasses et bars de certains hôtels.
Nous avons aussi adoré le petit village de Santa Cruz, qui reste authentique et paisible, face au tourisme omniprésent dans les plus grandes agglomérations comme Panajachel.
Et si c’était à refaire ? On irait certainement pas pendant la Semana Santa… 😉


